Discours d’introduction à la 5e Conférence mondiale

Discours d'introduction de la coordinatrice principale de la 5ème conférence mondiale

ICOR, Monika Gärtner-Engel, 

Chers camarades, femmes et hommes !

C’est un grand honneur et une grande joie pour moi d’ouvrir la 5e Conférence mondiale de l’ICOR au nom de l’ICC. Quand je regarde autour de moi, c'est déjà comme un petit voyage dans le mouvement révolutionnaire du monde. Après ces jours, nous irons dans le monde entier, fortifiés et avec un grand progrès dans la connaissance de ce que signifient aujourd'hui les enseignements de Lénine pour la construction du parti marxiste-léniniste, pour l'évaluation du système impérialiste mondial, pour notre stratégie et notre tactique nécessaires dans la lutte réussie pour la seule perspective d'avenir du socialisme et du communisme.

Je me réjouis de pouvoir saluer 46 délégués de 30 organisations des pays 25 !Vous représentez un immense trésor de connaissances théoriques, d'expériences pratiques, de morale de combat, de culture et, souvent, de mépris de la mort dans votre travail.

Une autre nouveauté est qu'on a des invités. Ils représentent des forces révolutionnaires extérieures à l’ICOR, qui sont nos alliés, nos amis ou même nos critiques indispensables.

Notamment, nous avons invité à cette ouverture des délégués de nos nombreux brigadistes et supporteurs, sans lesquels cette conférence ne pourrait pas avoir lieu. Merci à vous tous !

Vous êtes tous les vivants qui ont déclaré la lutte à l'impérialisme dans le monde entier et qui veulent lutter pour se frayer un chemin vers le socialisme et le communisme. Mais nous sommes tous aussi sur les épaules des morts, des martyrs assassinés, sur les épaules de nos modèles. Chaque organisation a pu donner l'exemple d'une personne décédée ou assassinée au cours des trois dernières années. Ils sont maintenant présentés par ceux qui porteront le flambeau : notre jeunesse révolutionnaire. Je vous demande de vous lever.

Chers camarades, femmes et hommes !

En rendant hommage à nos défunts, nous prenons aussi un engagement : nous continuerons votre chemin, nous continuerons votre lutte et nous ne vous oublierons pas !

Chers camarades !

Nous pouvons être fiers de 14 années de construction de l’ICOR et le travail réussi de ces dernières années ! Le système impérialiste mondial plonge l'humanité dans des crises mortelles qui menacent son existence même : une tendance croissante au fascisme, la menace d'une troisième guerre mondiale et le début d'une catastrophe écologique mondiale. Ils présentent à l'humanité l'alternative historique : la rechute dans la barbarie impérialiste ou le passage au socialisme et au communisme, malgré toutes les difficultés.

L’ICOR a donné une orientation révolutionnaire claire dans le processus de la nouvelle formation et de la nouvelle orientation du mouvement révolutionnaire et ouvrier international. Elle a gardé le cap pendant 14 années. Elle représente une forme d'organisation nouvelle : sur la base du consensus idéologique et politique minimal pertinent, mettre au centre les 80 % de points communs en ce qui concerne le travail pratique dans la lutte des classes et dans la préparation de la révolution internationale. Ce faisant, développer une coopération étroite et une relation de confiance qui, à son tour, permettra de clarifier les 20% de divergences, tout comme l’unification sur de nouveaux développements. Cette idée fondamentale est aussi la recette du succès pour l'avenir !

Néanmoins, l’ICOR a de grandes tâches et des défis importants à relever :

  • Malgré toute sa clarté, son unité, sa culture de débat prolétarienne et sa pratique commune attrayante, elle est encore objectivement une force relativement petite à l'échelle mondiale. Elle a encore beaucoup de travail devant elle jusqu'à ce que – sur la base du développement objectif – un mouvement révolutionnaire mondial marquant voit vraiment le jour.

  • Les partis marxistes-léninistes du monde sont, dans leur fondement du socialisme scientifique, objectivement très supérieurs aux puissances dominantes du monde. Mais en règle générale, ils sont encore petits en termes relatifs et n'ont pas encore d'influence marquante sur l'ensemble de la société. Seuls des partis forts, aguerris et solidement ancrés dans les masses peuvent cependant mener la classe ouvrière et les larges masses de manière déterminée vers les changements révolutionnaires et la construction du socialisme et du communisme dans les développements révolutionnaires à venir.

  • Objectivement, le système impérialiste mondial est voué à la chute/perte et l'avenir appartient au socialisme – c’est pourquoi de plus en plus de gens sont à la recherche d’une alternative sociétale. Les dominants cherchent massivement à influencer cette recherche d’une l’alternative sociale, que les organisations d’ICOR peuvent constater partout, pour la diriger dans d’autres directions.

Notre tâche centrale de nos jours communs ici consiste à faire progresser nos connaissances sur la solution des divergences considérablement. Pour cela, nous devons discuter encore plus clairement de la voie et des progrès révolutionnaires dans notre stratégie et notre tactique, dans la formation de conscience, dans la lutte pour le mode de pensée des masses, apprendre les uns des autres et nous mettre d'accord. Car en fin de compte, nous devons être plus clairs, plus forts, mieux organisés que nos puissants adversaires. Ce n'est qu'ainsi que nous deviendrons une force supérieure à l'impérialisme !

Le rapport d’activités – que vous avez tous déjà reçu et étudié – rend compte avant tout de le développement du travail de l’ICOR et de l’ICC. Ce discours d’introduction doit à son tour servir d'impulsion pour la discussion et l'entente sur l'évolution économique et politique du monde. Traditionnellement, il est convenu que la responsabilité en incombe à la coordinatrice principale. Cela signifie qu'elle ne se contente pas d'exposer les positions unifiées dans l’ICOR, mais qu'elle donne également une impulsion au débat controversé en présentant des appréciations personnelles, identifiées comme telles. Je vais également vous presenter franchement quelques différences par rapport à nos évaluations pour mieux comprendre le développement et l’état de l’ICOR. En discuter et les clarifier si possible est sans doute une des plus importantes tâches dans un avenir proche.

Chers camarades, femmes et hommes !

Quelles sont donc les bases économiques et politiques de la déstabilisation progressive du système impérialiste mondial ? Karl Marx avait déjà désigné la suraccumulation du capital comme la cause économique la plus profonde de la crise. Pour simplifier, nous pourrions dire que le capitalisme engendre des crises et une misère de masse croissante parce qu'il y a trop de richesses.

La dernière crise économique et financière mondiale du système capitaliste mondial, la plus profonde et la plus généralisée à ce jour, a duré de 2008 à 2014. Elle n'a pu être surmontée par le capital financier international que parce que les plus grands monopoles ont déplacé leurs capitaux excédentaires vers d'autres pays afin d'exploiter les travailleurs et la nature du monde entier pour leur pouvoir et leurs profits. C'est sur la base de la formation de ces monopoles, de cette exportation de capitaux et du développement de structures monopolistiques d'État dans les pays d'origine que se forment – selon mon opinion personnelle – les déjà « fameux » nouveaux pays impérialistes vivement contestés, de poids et de caractéristiques différents. Ils entrent en concurrence féroce avec les « anciens » pays impérialistes. Ce développement inégal dans le système impérialiste mondial est une source d'accumulation de guerres et d'approfondissement des crises dans le système impérialiste mondial. C'est ainsi que, selon notre analyse, après 2014, la prochaine crise économique et financière mondiale, qui dure encore aujourd'hui, est déjà née en 2018.

La caractérisation pertinente du développement économique et politique dans le monde ainsi que dans son propre pays est, à mon avis, une question clé pour déterminer correctement la stratégie et la tactique, pour construire le parti, pour développer le rôle dirigeant de la classe ouvrière et pour s'unir avec les travailleurs et les masses en lutte dans le monde entier.

Alors que l'internationalisation de la production capitaliste qui s'est développée depuis le début de ce millénaire ne peut pas être « inversée » et que tous les supermonopoles internationaux ne peuvent pas y renoncer – le développement vers la droite au niveau international prône le cloisonnement mutuel avec un chauvinisme agressif. Ainsi, « les États-Unis d'abord » ou « l'Europe d'abord » sont des justifications pour des subventions gigantesques aux monopoles respectifs. Mais celles-ci augmentent la dette publique et gonflent encore la suraccumulation du capital. L'énorme destruction de capital nécessaire pour surmonter temporairement la crise est jusqu'à présent freinée par les programmes de crise dans l'intérêt des monopoles et, mesurée aux marchés en déclin, de nouvelles surcapacités sont ainsi créées. Une lutte concurrentielle féroce s'est engagée entre les différentes puissances impérialistes, dans laquelle l'équilibre a été modifié.

La production industrielle des États-Unis par rapport à son niveau d'avant la crise au premier trimestre 2018 est de 99,4 pour cent au premier trimestre 2024, celle de l'UE de 99,1 pour cent. Le Japon et l'Allemagne dépassent à peine 86 pour cent. En revanche, la Chine se situait en 2023 à 126,8 % du niveau d'avant la crise, l'Inde à 111,7 % et la Russie à 109,8 %.1

Mais même dans les puissances que je considère comme néo-impérialistes et qui sont en tête, la situation est loin d'être stable.

La Chine elle-même est en crise. La spéculation immobilière gonflée menace d'éclater, le géant de l'immobilier Evergrande est sur le point de se dissoudre malgré une aide publique de plusieurs milliards. Les espoirs de nombreux membres de la classe moyenne de posséder leur propre logement s'envolent. Un taux de chômage des jeunes de plus de 20 pour cent montre l'absence de perspectives. Les contradictions de classe en Chine, qui se nomme encore socialiste de manière grossièrement trompeuse, y éclatent également de manière de plus en plus manifeste.

Comme le capital excédentaire ne trouve pas de possibilités de placement promettant un profit maximal, il se lance dans la spéculation et les Bourses. Au cours des deux dernières années, la spéculation galopante, y compris dans l'extraction du pétrole et des matières premières, a entraîné une inflation massive tout autour du globe, plongeant les masses dans la pauvreté dans un nombre croissant de pays – et accumulant d'un autre côté une richesse colossale auprès de quelques têtes du capital financier international et d'un nombre croissant de multimilliardaires.

Fin 2023, les valeurs boursières mondiales atteignaient 4,5 fois la production industrielle en baisse pendant la crise. Mais le rallye boursier avec des capitaux suraccumulés et non investissables peut aussi déboucher très soudainement, dans l’ensemble du monde financier, étroitement interconnecté, sur le crash d'une crise boursière mondiale et ébranler tout le système économique mondial.

Les crises structurelles dans le domaine de la conversion à l'e-mobilité, de la production d'hydrogène et de la numérisation sont étroitement liées à la crise économique et financière mondiale. Aujourd'hui, cette dernière touche et relie de plus en plus tous les domaines de la production, du commerce, de l'administration, de l'éducation, de la communication, des médias et de la société dans son ensemble.

La nouvelle étape de la numérisation avec l'IA (intelligence artificielle) comme espoir d'avenir pour l'économie mondiale a récemment subi ses premières fissures avec le séisme de l'effondrement momentané du réseau numérique mondial le 19 juillet. La mise en réseau numérique ouvre bien sûr aussi d'énormes possibilités aux mouvements progressistes et révolutionnaires, qu'il faut exploiter. Une confiance mal placée en elle peut toutefois avoir des conséquences néfastes et dévastatrices.

Le passage à l'e-mobilité pourrait également être un programme de réduction de la combustion fossile et de protection de l'environnement naturel. Mais dans un contexte capitaliste, cela ne fait qu'accroître la bataille d'extermination des monopoles impliqués et la concurrence entre les pays. Les États-Unis – et l'UE qui les imite – imposent d'énormes droits de douane pour se défendre contre les importations massives de voitures électriques en provenance de Chine. Pour les travailleurs de l'automobile, une vague de suppressions d'emplois et la fermeture d'usines entières se profile également en Allemagne, le « pays de l'automobile ».

Avec son prédécesseur Donald Trump, le président américain Joe Biden a injecté près de 3 billions de dollars US dans l'économie. Les États-Unis ont ainsi, en parti, considérablement renforcé leur économie dans la lutte concurrentielle internationale.

Le rapport de concurrence et la modification des rapports de forces se reflètent dans la part des différents impérialistes dans les 500 supermonopoles internationaux dominants dans le monde.

En 2020, la Chine avait pour la première fois dépassé la superpuissance américaine avec 135 contre 122. L'impérialisme américain a entre-temps réussi à inverser la tendance. En 2023, les monopoles américains étaient au nombre de 139 contre 127 monopoles chinois. Ce sont ces monopoles qui profitent le plus des programmes de crise étatiques.

En contrepartie, la dette publique mondiale, associée aux crises d'endettement dévastatrices des pays sous dépendance néocoloniale, a atteint la somme de 97 billions de dollars US. Le poids de la crise est ainsi reporté sur les années à venir, avec des conséquences dramatiques pour les masses, jusqu'à la menace de faillite de l'État.

Le seul secteur en plein essor dans le monde est la production d'armements. Elle a atteint 2,4 billions de dollars US en 2023, soit 10,5 pour cent de la production industrielle.2 La destruction d'armes, dans les guerres impérialistes, est en fin de compte une destruction de capital financée par l'État comme source de profit bouillonnante – payée avec la vie de centaines de milliers de personnes.

Chers camarades, femmes et hommes !

Face à cette multiplicité de crises économiques – crises de surproduction, crises structurelles, crises de l'endettement, crises boursières – la phrase du Manifeste communiste suivante est d'une grande actualité. Karl Marx et Friedrich Engels ont écrit : « Par quoi la bourgeoisie surmonte-t-elle les crises ? ... En préparant des crises de plus en plus vastes et de plus en plus violentes et en réduisant les moyens de les prévenir ».

Chers camarades, femmes et hommes !

Dans l’ICOR, il y a une grande unification sur le fait que l'impérialisme signifie la guerre. Voici ce que dit la résolution de l’ICOR sur la Journée de la lutte contre la guerre 2024 :

« Les classiques du marxisme-léninisme ont démontré de façon convaincante l'inéluctabilité des guerres dans le capitalisme. Poussés par la recherche du profit maximum et de l'exportation de capitaux, les pays impérialistes qui dominent la planète se battent entre eux pour un repartage du monde. ... ce qui crée le risque que les guerres locales contre les pays opprimés dégénèrent en une guerre mondiale impérialiste. »

Les enseignements de Lénine sur l'inéluctabilité, voire l'accumulation des guerres impérialistes, sont très importants pour la poursuite de l'unification, mais aussi pour la poursuite de la lutte internationale. À l'occasion du quatrième anniversaire de la révolution d'Octobre, il déclare :

« La question des guerres impérialistes, de cette politique internationale du capital financier qui prévaut aujourd'hui dans le monde entier et qui engendre inévitablement de nouvelles guerres impérialistes, entraîne inévitablement un renforcement inouï de l'oppression nationale, du pillage, de la spoliation, de l'étranglement des petites nations faibles, arriérées, par une poignée de puissances ‘avancées’, est devenue depuis 1914 la pierre angulaire de toute la politique de tous les pays du globe. C'est une question de vie ou de mort pour des millions et des millions de personnes. » (Lénine, Werke, t. 33, p.35, traduit de la version allemande)

Aujourd'hui, ces guerres « inévitables » ont toutefois pris une dimension qui pourrait entraîner l’anéantissement de toute l'humanité. Lors du génocide à Gaza, plus de 40 000 personnes ont été brutalement assassinées jusqu'à présent, environ 100 000 ont été blessées et l'infrastructure s'est complètement effondrée. Aucun hôpital ni aucune école ne fonctionnent encore et la destruction de l'environnement est délibérément utilisée comme arme de guerre. Il n'y a plus une goutte d'eau potable et 370 000 logements ont été détruits. La polio, le choléra et d'autres maladies sévissent. L'UNICEF atteste qu'à l'avenir, il ne sera guère possible de vivre sainement dans la bande de Gaza ou d'y pratiquer l'agriculture. Les expulsions permanentes démoralisent les habitants. Tout cela fait partie du génocide systématique, point culminant de plus de 70 ans d'expulsion, d'oppression et de harcèlement.

Une controverse dans l’ICOR porte toujours sur l'évaluation des différentes forces du mouvement palestinien. Cela concerne en particulier le Hamas et le Jihad islamique. Ici, l'évaluation va jusqu'à « fasciste » et « n'appartenant pas à la lutte de libération ». Même dans le cas d'une évaluation commune comme réactionnaire, la controverse porte sur la question de savoir si l'on doit les critiquer publiquement dans cette situation aiguë de la lutte de libération palestinienne bien que le PFLP, le DFLP et autres forces gauches dans la lutte de libération armée collaborent avec ces forces religieuses. Dans notre résolution du 1er janvier 2024, nous avons formulé comme consensus minimal : « Nous soutenons fondamentalement la résistance palestinienne, malgré nos critiques à l'égard des alternatives politiques et idéologiques des forces islamistes ». Dès ce moment, l’ICOR a décider d’autres résolutions puissantes. La résolution pour le renforcement des forces démocratiques et séculaires dans la lutte de libération palestinienne appelle aussi à construire un hôpital à Gaza suivant le modèle des brigades d’ICOR à Kobanê, aussitôt que la guerre sera terminée. Mais il faudrait faire encore beaucoup plus pour développer la solidarité.

Au Soudan, 60 000 réfugiés ont fui les camps pour échapper à la guerre entre les milices de RSF et le gouvernement. De nouvelles alliances belliqueuses sont forgées : l’Iran et l’Arabie saoudite soutiennent le gouvernement soudanais, tandis qu’ils instrumentalisent des alliances militaires mutuelles au Yémen. Ceux-ci sont également au centre de la guerre d'Israël contre les Palestiniens ; les États-Unis et Israël ont commencé à tirer sur les milices houthis. Dans la lutte pour les sphères d'influence en mer de Chine méridionale, la Chine et les États-Unis se mêlent, et autour des Philippines, la Chine accroît la pression militaire. À Taïwan également, la Chine et les États-Unis se trouvent face à face sur le plan militaire.

Nous n'avons jamais été aussi proches d'une troisième guerre mondiale qu'aujourd'hui, compte tenu de l'affrontement entre l'OTAN et l'Ukraine d'un côté et la Russie de l'autre. Dans cette confrontation, il y a une intensification constante des deux côtés. Une guerre officielle ouverte entre l’OTAN et la Russie conduira – et les deux parties menacent déjà de le faire – à une guerre nucléaire mondiale. La question de savoir si ce théâtre de guerre européen n'est pas surévalué fait l'objet d'une controverse dans l’ICOR.

Ce danger, à mon avis aigu, est accru par les gains de terrain de la Russie dans le sud-est de l'Ukraine, par les attaques répétées contre des centrales nucléaires dont l'origine n'est pas claire et par les attaques de l'Ukraine sur le territoire de la Russie jusqu'à Moscou avec les armes à distance de l'OTAN. Le mouvement révolutionnaire international pour la paix et le mouvement ouvrier international sont ici sollicités de toute urgence, mais en même temps divisé comme jamais : Certains soutiennent la Russie dans sa lutte contre l'Ukraine en invoquant la guerre par procuration de l'Ukraine pour l'OTAN et son élargissement systématique et provocateur vers l'Est contre la Russie. D'autres soulignent le droit de l'Ukraine à se défendre contre la guerre d'agression de la Russie et refusent de critiquer le gouvernement Zelensky à ce moment-là. Dans nos résolutions sur cette guerre, nous avons clairement caractérisé les deux parties comme étant motivées par l'impérialisme, nous avons déclaré la solidarité avec les travailleurs et les masses populaires des deux pays, nous avons proclamé l'exigence « les ouvriers ne tirent pas sur les ouvriers » et nous avons propagé la lutte commune pour un monde socialiste libéré.

L'évaluation du rôle de l'Iran suscite également des controverses. Les positions vont de l'évaluation d'un caractère néo-impérialiste fasciste à l'évaluation d’un caractère anti-impérialiste parce qu'il s'oppose aux États-Unis et soutient la lutte de libération de la Palestine. Dans notre résolution du 29 novembre 2022 sur la campagne de solidarité avec le soulèvement des travailleurs et du peuple en Iran, nous avons eu raison de publier les positions controversées et d'appeler à un débat et à une clarification. Malgré les différences, cette résolution a également recueilli le consensus suivant : « Un Etat doit accorder aux gens des droits et des libertés démocratiques et les protéger de la tutelle religieuse par la contrainte. À bas le régime des mollahs ! Pour une révolution démocratique-antifasciste en Iran sur le chemin du socialisme ! »

Exposons les divergences qui subsistent, discutons-en objectivement et résolvons-les autant que possible – ou en tout cas, faisons-les peser pleinement sur la base de notre convergence, l'internationalisme prolétarien.

Aussi flagrants que soient ces développements, la conscience anti-impérialiste et la lucidité sur leur adversaire impérialiste ne se répandent pas automatiquement parmi les masses. Nous devons continuer à faire avancer la prise de conscience de la nature des guerres impérialistes et de la légitimité des guerres de libération. La tendance fasciste s'accompagne d'une tendance au chauvinisme ou au social-chauvinisme déguisé en progressiste – c’est-à-dire lutter main dans la main avec sa propre bourgeoisie. Lénine nous apprend à adopter une position claire sur la « défense de la patrie » :

« Qu'est-ce que – en termes généraux – la « défense de la patrie » ? Est-ce un concept scientifique d'économie, de politique ou autre ? Non. C'est simplement l'expression la plus répandue, la plus courante, parfois simplement bourgeoise, pour justifier une guerre. Rien d'autre, absolument rien d'autre ! »(Lénine, Werke, t.23, p.23, traduit de la version allemande)

Les nuances les plus diverses de l'idéologie bourgeoise essaient sans cesse d'implanter dans l'esprit et le cœur des masses des justifications pour les guerres impérialistes ou l'illusion pacifiste selon laquelle les racines des guerres pourraient être éradiquées sans révolution. Lénine, au contraire, enseigne :

« Ce n'est qu'après avoir renversé, complètement vaincu et exproprié la bourgeoisie dans le monde entier, et non dans un seul pays, que les guerres deviendront impossibles. »(Lénine, Werke, t.23, p.74, traduit de la version allemande)

Chers camarades !

La tendance internationale au fascisme et au développement vers la droite s'aggrave et s'étend. Neuf des pays du G20 ont actuellement des gouvernements fascistes, fascisants ou ouvertement réactionnaires.3 Ces pays abritent tout de même 45,7 % de la population mondiale. En Inde, le gouvernement fasciste de Modi pousse l'incitation jusqu'à des pogroms fascistes tolérés par l'État contre la population musulmane. En Turquie, les tribunaux du régime d'Erdogan ont condamné des politiciens progressistes et révolutionnaires, dont des députés élus, à 42 ans de prison pour leur solidarité avec la lutte de libération kurde. Le président argentin Milei poursuit un programme fasciste dont le cœur est l'anticommunisme agressif. Il nie la crise climatique et la qualifie de « « mensonge socialiste ». Sous Netanyahu, un régime de guerre fasciste-impérialiste est à l'œuvre en Israël, avec un génocide contre les Palestiniens. Aux Etats-Unis, les républicains ont présenté le fasciste Donald Trump comme candidat à la présidence. Dans six pays de l’Europe, les partis fascistes sont devenus la première force lors des élections européennes de juin 2024. Lors des élections régionales en Thuringe/Allemagne le 1 septembre 2024, pour la première fois dans l'histoire de l'après-guerre, un parti fasciste, l'AfD, est devenu la première force avec 32,9 %.

Pour intensifier sa lutte impérialiste et pour se préparer à la guerre mondiale, le capital financier international a besoin d'une base réactionnaire de masse, d'images d'ennemis et de l'option contre-révolutionnaire du fascisme. Staline a décrit le fascisme comme « un article de mode à la portée de tous parmi les politiciens bourgeois bellicistes. » (Staline Werke, t. 13 p. 261, traduit de la version allemande)

La vague de coups d'État militaires en Afrique, au Sahel, en particulier au Burkina Faso, au Mali, en Guinée Conakry, au Niger et au Gabon, s'inscrit également dans la tendance mondiale au fascisme. La conférence Afrique de début d’avril qualifiait de droit : « ces armées néocoloniales ont été créées pour réprimer le mouvement syndical et les luttes populaires ».

La tendance mondiale au fascisme repose essentiellement sur trois bases socio-économiques. Premièrement, une base féodale, comme avec le fascisme hindou du gouvernement Modi en Inde, basé sur le système des castes, ou en Arabie saoudite.

La dictature fasciste en Russie ou les méthodes de gouvernement fascistes en Chine sont issues de pays anciennement sociaux-impérialistes. Ils ont adopté des structures monopolistes étatiques centralisées.

Troisièmement, il y a l'évolution vers des gouvernements fascistes issus de démocraties bourgeoises, comme nous le voyons en Italie ou aux États-Unis.

Cette évolution est un grand défi pour les révolutionnaires du monde entier. Parfois, des sentiments d'infériorité, de panique ou de scepticisme gagnent les masses. Il est sans doute aussi alarmant que la tendance fasciste s'applique aussi à des pans entiers de la classe ouvrière et de la jeunesse. Les masses concernées ne perçoivent pas encore la nature des partis fascistes, qui se camouflent parfois habilement. Elles doivent comprendre ce que Georgi Dimitrov, alors secrétaire général de l'Internationale communiste, a clairement indiqué : le fascisme est la dictature des « éléments les plus réactionnaires, les plus chauvins, les plus impérialistes du capital financier. (...) C'est la barbarie et la bestialité moyenâgeuses, l'agressivité effrénée envers les autres peuples. » (G. Dimitrov, 1935, ausgewählte Schriften, t. 2, p. 525).

Aujourd’hui, nous devons, à mon avis, également parler du développement d'un « fascisme moderne ». De par sa nature de de cible principal contre-révolutionnaire contre le mouvement ouvrier révolutionnaire, il est identique au fascisme hitlérien ou aux autres formes de domination les plus brutales des monopoles connues auparavant. Mais il se présente et se camoufle différemment, il est plus complexe à percer à jour et développe une immense démagogie. Les fascistes se présentent aujourd'hui comme une opposition apparente, comme des défenseurs de la démocratie et de la liberté d'expression, comme des défenseurs des intérêts sociaux des « petites gens », alors qu'ils sont en réalité les défenseurs les plus brutaux de l'impérialisme. Ils se présentent comme critiques à l'égard du gouvernement et du capitalisme. Ils peuvent aujourd'hui diffuser leur tromperie par millions, par exemple sur Internet, en particulier via les médias sociaux. Ils se posent en gardiens des intérêts de la classe ouvrière. Pourtant, les fascistes sont les pires ennemis du mouvement ouvrier ! Le visage « moderne » du fascisme vise également à décomposer la conscience écologique qui s'éveille dans la situation de la catastrophe écologique mondiale qui a commencé. Ils combattent toute mesure de protection de l'environnement sous le slogan de « l'hystérie climatique ».

Quelles conclusions les révolutionnaires doivent-ils tirer ?

  • Je propose de pénétrer/compléter la campagne d'information sur l'impérialisme décidée par la 4e Conférence mondiale de l’ICOR par une campagne d'information sur la nature, la stratégie et la tactique de la lutte contre le fascisme en tant qu'émanation réactionnaire de l'impérialisme, comme le disait Lénine« ... il est indéniable que l'impérialisme est la “négation” de la démocratie en général, de toute la démocratie »(Lénine, Werke, t. 23, p. 34, traduit de la version allemande).

  • Nous devons absolument poursuivre sur la voie de la construction de l’ICOR en interaction avec United Front et de la construction de fronts unis dans nos différents pays sous forme d'alliances stratégiques fiables avec la classe ouvrière comme direction. Le « nouveau front populaire » en France est un exemple important, même s'il mérite d'être discuté. Nous devons à tout prix empêcher la division de la classe ouvrière – comme ce fut le cas sous le fascisme hitlérien entre les sociaux-démocrates et les communistes – et construire et renforcer le Front uni antifasciste sous la direction de la classe ouvrière.

Chers camarades, femmes et hommes !

Dans l'appel de l’ICOR du 20 novembre 2023 pour la Journée de lutte pour l'environnement, on peut lire ce qui suit :

« La destruction de l'environnement est devenue le début d'une catastrophe écologique mondiale. La faute en revient au système impérialiste mondial, qui menace ainsi l'existence de la classe ouvrière et des opprimés du monde entier, ainsi que de tous les êtres vivants non humains ».

Le rythme auquel cette catastrophe écologique mondiale amorcée se développe prend des proportions dramatiques.

En raison de l'augmentation incessante des gaz à effet de serre, notamment du CO2 à 421,08 ppm, la température moyenne de l'atmosphère terrestre est passée en 2023 à près de plus 1,5 degré Celsius par rapport à l'ère préindustrielle. Selon le rapport des Nations unies « Perspectives mondiales des ressources 2024 », l'utilisation mondiale des ressources a été multipliée par trois et demi depuis 1970, passant de 30 tonnes par an à 106 milliards de tonnes par an actuellement, et est hors de contrôle. L'extraction et la transformation des matières premières sont à l'origine de 60 % des émissions de gaz à effet de serre et de 40 % de la pollution atmosphérique.

La catastrophe climatique mondiale renforce la dynamique propre à d'autres caractéristiques de la destruction irréversible des bases de l’existence humaine. Des vagues de chaleur de plus en plus fréquentes, étendues et persistantes, atteignant 45 degrés en Grèce, parfois plus de 50 degrés en Iran et 52,3 degrés dans la région de New Delhi, menacent directement la vie humaine et la nature. Les pertes de rendement du riz, des céréales, des olives, du cacao ou du café ruinent les agriculteurs d'Asie, d'Europe du Sud et d'Afrique de l'Ouest et rendent inhabitables des régions entières.

Les glaciers de l'Himalaya, qui alimentent dix fleuves importants dans le monde et fournissent de l'eau à deux milliards de personnes, fondent à un rythme sans précédent et pourraient perdre 80 % de leurs glaces d'ici 2100. La perturbation des cycles de l'eau, avec des inondations et des périodes de sécheresse, met en péril l'agriculture, une catastrophe de l'eau potable menace. En raison de la fonte de tous les glaciers, le niveau de la mer monte trois fois plus vite sur les côtes des 900 îles des îles Salomon dans le Pacifique qu'au niveau mondial (7 à 10 millimètres par an). Les puits et les champs se salinisent, les îles s'enfoncent dans la mer.

Les catastrophes environnementales régionales augmentent en quantité et en qualité. En mai 2024, deux millions de personnes dans 447 villes du sud du Brésil ont été touchées pendant des semaines par des inondations de plusieurs mètres de haut. En raison du doublement des catastrophes naturelles, quelque 26,4 millions de personnes ont dû quitter leur foyer en 2023.

Le trou persistant dans la couche d'ozone au-dessus de l'Antarctique a atteint la taille record de 26 millions de kilomètres carrés en septembre 2023, contribuant à la sixième extinction de masse de l'histoire. Dans les villes géantes d'Asie, les taux de particules fines dépassent jusqu'à 100 fois les valeurs limites fixées par l'OMS en raison du trafic individuel. Les niveaux élevés de pollution de l'air à New Delhi, Mumbai, Kolkata et Chennai causent 8 à 11,5 pour cent de tous les décès.

La liste des caractéristiques de cette catastrophe écologique mondiale qui se développe de manière accélérée est loin d'être exhaustive et vous en saurez plus dans vos pays respectifs.

En contradiction avec ce drame, on constate que la conscience écologique est temporairement éclipsée. Alors qu'entre 2013 et 2022, 2,3 millions de personnes en moyenne participaient chaque année à des manifestations environnementales, elles n'étaient qu'environ 866 000 en 2023 et à peine 130 000 cette année jusqu'au mois de juin inclus. 4 Il s'agit certes d'un instantané, mais les classes dirigeantes, et en particulier leur variante fasciste, visent systématiquement à reléguer la question environnementale au second plan dans la conscience des travailleurs et des masses. Les soi-disant « négationnistes du changement du climat » contestent généralement le fait que cette catastrophe écologique globale soit le fait de l'homme et qu'elle puisse donc aussi être modifiée par l'homme ! Ils répandent la panique ou minimisent le caractère dramatique, ce qui se reflète dans la conscience des masses, entre autres, par le fait que la question environnementale est considérée comme moins importante face aux problèmes sociaux aigus ou au risque de guerre. La négation la plus agressive de la catastrophe écologique mondiale et de la crise environnementale provient du développement mondial vers la droite des gouvernements et du danger fasciste qui en découle. Cela produit actuellement un effet dangereux.

L’ICOR doit faire progresser la prise de conscience des masses sur la racine commune de la destruction de l'environnement, du fascisme et de la guerre, et sur l'identité de la lutte contre ce fléau. Seule une société socialiste dans laquelle les paradigmes de production et de distribution sont orientés vers l'unité de l'homme et de la nature peut offrir un avenir à l'homme. Le problème est précisément que des processus irréversibles se sont déjà produits, mais dont les effets ne sont pas encore directement ressentis par les masses. C'est aussi une base matérielle pour le recul de la conscience écologique des masses face à des problèmes immédiats tels que la pauvreté, le chômage et les guerres, ainsi qu'à l'influence de l'évolution vers la droite et de la démagogie fasciste.

Je pense que la question de l'environnement joue encore un rôle secondaire dans la pratique de nombreux partis, ce qui ne correspond pas à la dimension actuelle du problème. Le travail inlassable de sensibilisation des marxistes-léninistes en lien avec la lutte pour sauver l’humanité des conséquences désastreuses de la catastrophe écologique mondiale est devenu une tâche indispensable.

La conférence des Nations unies sur le climat COP 29 se tiendra en novembre prochain en Azerbaïdjan et dégénérera à nouveau en défilé de mode des monopoles internationaux des combustibles fossiles. Elle continuera à faire progresser l'exploitation impitoyable de la nature par l'impérialisme et à lui donner des ordres plus élevés. L’ICOR devrait également envisager d'envoyer une délégation à cette conférence pour protester de manière appropriée et nouer de nouveaux contacts.

La résolution sur la Journée mondiale de l'environnement 2023 est d'actualité quand elle dit : :
« Soyons actifs dans les rues, dans les entreprises et dans les zones résidentielles ! Protestons devant les centres des pollueurs – monopoles, banques et politiques impérialistes ! La réponse révolutionnaire est le socialisme ! »

En effet, célébrons avec force et ensemble la Journée de l'Environnement 2024 le 16 novembre 2024.

Chers camarades, femmes et hommes !

L'analyse du système impérialiste mondial en crise confirme la définition de Lénine de l'impérialisme comme capitalisme agonisant, comme système en déclin et marqué par des forces destructrices dévastatrices. L’ICOR est d'accord avec Lénine pour dire que la classe ouvrière est la force dirigeante dans le renversement révolutionnaire de ce système impérialiste mondial.

Les forces petites-bourgeoises et réformistes nient le rôle révolutionnaire de la classe ouvrière et déclarent que les intellectuels sont la force dirigeante. Les postmodernistes parlent même de la « disparition de la classe ouvrière ». Dans les statistiques bourgeoises, la part des ouvriers diminue, alors qu'un secteur croissant de « services » est mis en avant. Mais la majeure partie de ces soi-disant « prestataires de services », dans les transports, les services publics, la santé et l'éducation, sont en réalité des travailleurs et des travailleuses.

Environ 300 à 500 millions de femmes et d'hommes appartiennent à la couche que l'on doit, à mon avis, qualifier aujourd'hui de « prolétariat industriel international ». En font partie les effectifs interconnectés des monopoles internationaux et de leurs réseaux de production intégré. Ils représentent le mode de production avancé actuel et sont l'antithèse directe du capital financier international dominant sans partage. De mon point de vue, ils sont donc à la tête de la classe ouvrière internationale. Celle-ci est et reste la force de transformation sociale décisive dans la société capitaliste.

L'évaluation des ouvriers dans les monopoles internationaux fait l'objet d'un débat controversé au sein du mouvement révolutionnaire. En raison de leurs salaires nettement plus élevés et de leurs conditions de travail et de vie nettement meilleures que celles de la masse des travailleurs, certaines organisations les considèrent même comme une aristocratie ouvrière et jugent le travail parmi eux comme subordonné, difficile, voire irréalisable.

Ces deux dernières années et demie ont vu naître de puissants mouvements de masse des ouvriers, des jeunes, des paysans, des femmes et même des couches intermédiaires petites-bourgeoises.

La lutte méprisant la mort de la jeunesse au Bangladesh a chassé le Premier ministre fasciste Sheikh Hasina.

La lutte intrépide et victorieuse de centaines de milliers de jeunes Kenyans et Kenyanes a renversé des parties du diktat du FMI et a déclenché des luttes de masse courageuses en Ouganda et au Nigeria.

Sous le slogan « Femme, vie, liberté - à bas la République islamique », un vaste mouvement populaire a ébranlé le régime fasciste des mollahs en Iran d'octobre à décembre 2022. Ils ont été précédés par des centaines de luttes ouvrières importantes tout au long de décennies.

Des luttes ouvrières puissantes ont également été organisées sous des gouvernements fascistes ou même des dictatures fascistes comme en Turquie. En Argentine, 1,5 million de personnes ont participé à la grève générale. En Inde, les luttes paysannes se relient aux luttes ouvrières contre le gouvernement Modi. En Turquie, les ouvriers du textile d'Özak Tekstil ont fait grève pour les droits syndicaux. Dans ce contexte, la Conférence internationale des travailleurs de l'automobile de novembre 2025 revêt une grande importance.

En mars, vingt mille personnes ont manifesté en Tunisie pour « la fin des arrestations et la libération de tous les détenus » ; cette lutte, associée à une grève de 24 heures des cheminots, était également dirigée contre les diktats du FMI.

En France, des millions de personnes se sont battues au cours d'une douzaine de journées de lutte nationales contre la « réforme des retraites » réactionnaire du président Macron, qui n'a finalement pu l'imposer qu'avec un décret d'urgence et qui en a reçu la sanction lors des élections européennes.

Le mouvement international de la jeunesse pour l'environnement « Fridays for Future » a fait descendre des millions de personnes dans la rue.

Le mouvement de solidarité avec le peuple palestinien et contre l'agression impérialiste d'Israël est mondial. Il est même devenu le mouvement de solidarité internationale le plus puissant et le plus massif depuis les protestations contre la guerre au Vietnam. Les blocus les plus efficaces et les plus étendus ont été les blocus imposés aux dockers et aux marins sur les livraisons d'armes à l'Israël sioniste.

A propos du rôle de la classe ouvrière internationale dans le développement et le développement plis élevé de ces mouvements mondiaux, Lénine a écrit : « Le plus petit mouvement du prolétariat, si modeste qu'il soit au début, si infime soit-il, risque donc inévitablement de dépasser son but immédiat et de devenir une force irréconciliable, dévastatrice pour tout l'ancien ordre. »5

De janvier 2022 à début août 2024, nos analyses ont saisi 1925 grèves, protestations, manifestations du mouvement ouvrier à travers le monde. Cependant, les faits suivants proviennent principalement de la presse bourgeoise et petite-bourgeoise – mal-heureusement, les organisations de l’ICOR ne rendent pas encore assez compte des événements dans leurs pays sur leur site web. Vous aurez donc certainement beaucoup à corriger et les rapports de pays nous enrichiront énormément. En outre, les reportages bourgeois sont souvent manipulés. Face à la répression impérialiste de la censure des médias, le nombre réel de luttes est certainement beaucoup plus élevé et l'information mutuelle et l'organisation de la solidarité sont pour nous, l’ICOR, une tâche fondamentale.

Sur tous les continents, les ouvriers luttent avec leurs syndicats, mais aussi de manière indépendante pour des salaires plus élevés. En août 2022, les ouvriers des plantations de thé du Bangladesh se sont mis en grève pendant 15 jours pour réclamer des augmentations de salaire. 1 million de personnes ont fait grève en Inde en février 2023 pour le paiement d'indemnités de renchérissement et en Indonésie en novembre de la même année pour l'augmentation du salaire minimum. En février 2024, 7 000 travailleuses du textile ont fait grève courageusement en Égypte pour réclamer des salaires plus élevés et protester contre l'inflation de 30 %.

Sur tous les continents, les mineurs ont été à la pointe du combat dans ces luttes. En juillet 2023, les mineurs des mines de phosphate de Jordanie ont fait grève pendant dix jours pour obtenir des salaires plus élevés et ont réussi à imposer l'interdiction des mesures de rétorsion. Cette année et l'année dernière, les mineurs d'Amérique latine ont obtenu des augmentations de salaire sous forme de participation aux bénéfices ou de primes plus élevées. Les deux grèves générales de 24 heures qui ont réuni des millions de personnes en janvier et mai 2024 en Argentine contre le programme de crise du président Milei ont été des signaux importants pour le développement des luttes contre le gouvernement.

Dans nombreuses luttes on a revendiqué d’améliorer la santé et la sécurité au travail, comme en mars 2024 au Chili ou pour élucider la mort de mineurs en juin 2023 au Mexique. Pendant 23 mois, plus de 500 copains charbonniers de Warrior Met Coal, en Alabama, aux États-Unis, se sont battus pour faire annuler les réductions de salaire imposées en 2016. Leur lutte acharnée a été soutenue par la solidarité nationale et internationale. Ensuite, la lutte se poursuit pour la réintégration des 41 syndicalistes licenciés de cette mine.

En septembre 2023, avec 13 000 participants, les trois constructeurs automobiles américains ont été couverts avec succès pour la première fois avec des salaires plus élevés ; le mois suivant, 6 800 collègues de Stellantis aux États-Unis ont fait la grève pour des salaires plus élevés et des avantages sociaux plus élevés.

Dans le monde entier, les employés du secteur public, de l'administration et des soins de santé ont obtenu des augmentations de salaire par la lutte, comme en avril 2023 au Canada, où 155.000 grévistes, soit un tiers de tous les employés du secteur public, ont participé à la grève.

En juillet 2024, en Iran, 30.000 ouvriers contractuels de l'industrie pétrolière et gazière ont fait preuve de courage et de détermination. Lors d'une grève de 23 jours, ils ont obtenu des salaires et des pensions plus élevés ainsi que de meilleures conditions de travail.

En Inde, des grèves massives ont eu lieu en 2022 et 2023 contre les plans de privatisation du fasciste Modi, et en juillet 2024, des dizaines de milliers de cheminots et d'employés de la poste au Sri Lanka ont fait grève dans tout le pays contre les bas salaires et la destruction des emplois.

En février 2023, un demi-million de personnes se sont mises en grève en Grande-Bretagne contre la restriction du droit de grève. Les luttes ouvrières ont marqué la fin du gouvernement Sunak et le nouveau gouvernement travailliste a dû promettre de revenir sur la restriction du droit de grève. En février et mars 2024, des dockers ont fait plus de 30 jours de grève en Finlande contre le programme de crise du nouveau gouvernement et s'opposaient également à la restriction prévue du droit de grève.

En octobre 2023, 30.000 manifestants au Panama ont donné un signal important pour l'unité du mouvement ouvrier et du mouvement environnemental, ce qui est encore une exception. Ils ont aussi empêché par des blocages les projets d'exploitation de cuivre à ciel ouvert du groupe canadien First Quantum Minerals. Les manifestations de masse qui durent depuis des années déjà contre le groupe Rio Tinto et les gouvernements impérialistes européens, qui veulent extraire du lithium en Serbie au prix d'une destruction brutale de l'environnement, ont une signification similaire.

En Allemagne aussi, nous assistons cette année à un essor des luttes. Plus de 5 millions de personnes antifascistes sont descendues dans la rue au printemps pour protester contre les plans fascistes de « remigration », c'est-à-dire contre des dizaines de milliers d'expulsions de réfugiés, de migrants et de migrantes. De grands mouvements de grève, surtout syndicaux, avaient déjà impliqué des millions de personnes et renforcent également le point de vue de classe et la détermination dans les luttes antifascistes. En ce moment, des milliers de sidérurgistes entament des luttes acharnées contre la destruction prévue d'au moins 15.000 emplois et des fermetures d'usines entières.

Et le développement le plus récent est que chez le groupe automobile Volkswagen on discute de la fermeture d'usines entières. La tâche des révolutionnaires est de coordonner ces luttes au niveau international et de les révolutionner. Il s'agit de prendre pour cible le système de domination du capital financier international et de faire évoluer les luttes vers la lutte de classe pour renverser la domination du capital monopoliste international, avec la perspective d'une société socialiste dans laquelle la dictature du prolétariat permettrait vraiment la démocratie et la voie vers le communisme !

Lénine nous a fait remarquer avec insistance que toutes ces luttes ne doivent jamais rester bloquées dans le cadre des revendications économiques ou politiques du jour.Nous associons cela au fait de montrer que le socialisme est la seule perspective sociale.

Lénine a dit : « Les ouvriers doivent lutter pour la liberté sans cesser un seul instant de penser au socialisme, sans cesser de travailler à la réalisation du socialisme... » (Lénine, Werke, t. 8, p. 505, traduit de la version allemande)

Chères camarades, chers camarades !

Le mouvement mondial des femmes combatives et prolétariennes est également une force puissante dans la lutte anti-impérialiste et pour la lutte transformant la société. Il évolue toutefois de manière contradictoire et est à nouveau mis au défi par la tendance au fascisme.

L'appel d'ICOR pour la Journée internationale de la femme 2024 avait pour titre : « La conscience des femmes s'est éveillée au niveau international – pour la libération des femmes dans le véritable socialisme  ! »: on y lit : « Les femmes se lèvent contre les guerres et les crises. ... Ce sont des signaux importants dans une situation de rivalité impérialiste croissante et de la menace de guerre mondiale qui en résulte et du danger de guerre aggravé qui l'accompagne dans de nombreux points chauds du monde. »

La guerre barbare menée par Israël a fait plus de 40.000 morts jusqu’ici, 70% des victimes à Gaza sont des femmes et des enfants. Le mouvement mondial de solidarité avec la Palestine est marqué par de nombreuses jeunes femmes. Elles ne se laissent pas intimider par la répression croissante et la criminalisation de la solidarité comme aux États-Unis ou en Europe. Les combattantes de la guérilla YJA Star et HPG continuent de résister contre les troupes d'occupation et les menaces qui pèsent sur le Rojava.6 Le Kurdistan du Sud a été bombardé plus de cinquante fois par l'aviation turque rien qu'entre le 27 et le 31 août. Des femmes-activistes sont délibérément éliminées par des attaques de drones (24.08.24 Silêmanî, Irak, deux femmes journalistes7). Les actions d’ICOR dans les rues de la Syrie du Nord et de l’Est par le mouvement communiste révolutionnaire (TKS) renforcent le travail pour la fraternité des peuples, en particulier entre les peuples arabes et kurdes et mettent en évidence un potentiel important pour le travail international.

Depuis toujours, il y a des guerres par procuration sur le sol africain, de plus en plus pour les ressources naturelles. Depuis avril 2023, la guerre fait rage au Soudan, qui compte actuellement le plus grand nombre de personnes déplacées au monde. La Russie et l'Ukraine soutiennent chacune un camp avec des troupes et des armes.8 Plus de 6,7 millions de femmes y sont menacées de violences liées au sexe, le viol est une arme de guerre, comme nous l'avons vécu aussi très fortement au Congo. Le nombre record de féminicides dans le monde est l'expression de la pourriture de l'impérialisme. De l'Amérique latine à l'Inde, des protestations se développent contre ce phénomène, la dernière en date étant l'assassinat d'une femme médecin indienne à Kolkatta En 2019, 50 militant.e.s qui s'opposaient à des projets miniers, ont été assassinées. Les régimes fascistes sont les premiers à abolir le droit à l'avortement et à s'attaquer au mouvement de la femme. Les protestations se renforcent des États-Unis à la Pologne. En réaction, les fascistes modernes développent leur démagogie sociale-fasciste. Le parti fasciste AfD affiche en Allemagne « La liberté de la femme n'est pas négociable », avec en arrière-plan une femme en burqa, se posant ainsi sérieusement en défenseur des droits des femmes. Sous les régimes fascistes des Muhllas et des Talibans, les femmes iraniennes et afghanes se battent courageusement dans les conditions les plus difficiles. Là où le mouvement de la femme et le mouvement ouvrier s'interpénètrent étroitement sous la direction des révolutionnaires, femmes et hommes, elles développent leur potentiel.

Les plus de 4 millions d'ouvrières du textile au Bangladesh sont le point de départ du mouvement de masse qui a renversé la première ministre fasciste : des femmes de la religion à la révolution, parfois âgées de 15 ans, avec un mépris de la mort, ont formé presque la moitié du mouvement de protestation, bien qu'il s'agisse d'un pays à majorité musulmane..9 Les femmes de ces points chauds du monde doivent se réunir dans le mouvement des femmes de la planète. Et surtout, ces mouvements doivent reconnaître que la véritable libération de la femme ne pourra jamais être atteinte sous la domination féodale, capitaliste et impérialiste. Pour l'essentiel, les mouvements de la femme du monde visent toutefois à améliorer la situation des femmes et à leur garantir l'égalité des droits dans le cadre du système existant actuellement. Même les partis bourgeois, et même les fascistes, affirment effrontément que les préoccupations des femmes sont entre leurs meilleures mains et tentent de se placer à la tête du mouvement de la femme. La démagogie et les mensonges du féminisme bourgeois et petit-bourgeois doivent être fermement combattus. En même temps, l'oppression particulière des femmes en raison de leur sexe, inhérente au système, ouvre d'importantes possibilités d'alliance à travers toutes les classes et couches sociales. Un mouvement commun ne peut toutefois déployer son potentiel que dans une lutte résolue contre toute prétention au leadership des forces bourgeoises et petites-bourgeoises. C'est à juste titre que l'ICOR Afrique, après sa collaboration réussie à la troisième conférence mondiale des femmes de la base à Tunis, a explicitement fait de la promotion du mouvement mondial de la femme sa cause et qu'elle soutient la 4e conférence des femmes de la planète africaines, qui doit se tenir au Congo.

Chers camarades, femmes et hommes,

un aspect commun de toutes les luttes de masses et conditions ressemblant à des insurrections des dernières années était qu’une effervescence politique et révolutionnaire ne pouvait se développer à une véritable révolution et un mouvement socialiste. Une condition essentielle pour ça est que les partis marxistes-léninistes et leur collaboration transfrontalière sont toujours clairement trop faible. Il y a une division et morcellement profondes du mouvement internationale qui se considère révolutionnaire qui sont toujours le résultat de la trahison révisionniste et de la destruction des anciens pays socialistes. Il est important que nous établissons une conscience à l’égard des courants différents.

Il est impossible de surestimer le fait que l’ICOR est aujourd’hui principalement très ferme et s’unifie en détail sur des nouveaux phénomènes et changements essentiels.

Par contre, le réseau Solid, International Meeting of Communists and Workers' Parties (IMCWP), est profondément divisé. Lors de leur première réunion après le début de la guerre d’Ukraine ceci a été mis en évidence par la décision de deux résolutions absolument contraires. L’une soutient la Russie, pendant que l’autre défend une position plutôt prolétarienne internationaliste. Les partis révisionnistes comme le Parti communiste de la fédération russe (KPRF) se font même des véritables hommes de main de Poutine.

Au sein de la Russie, il y a un développement remarquable d’un mouvement d’unification d’organisations qui critiquent le social-chauvinisme, ce qui inclut un group dissocié du Parti ouvrier communiste russe (RKRP), ainsi qu’une partie de l’organisation de jeunesse RKSM(b). Ici, il y a certainement toujours des grandes différences par rapport à beaucoup de partis d’ICOR concernant la trahison révisionniste du socialisme, mais aussi des facteurs de rattachement. À l’opinion de beaucoup de membres d’ICOR, le RKRP défend objectivement un point de vue social-chauvine aussi, mais il est très intéressé par un débat idéologico-politique détaillé et va envoyer une contribution vidéo de son président au séminaire de Lénine et une représentante qui vit en Allemagne a l’intention de participer.

Le parti Communiste de Grèce (KKE) s’est dissocié du RKRP et autres partis in Europe et a fondé une nouvelle alliance – la European Communist Action. C’est toujours une alliance sur une base révisionniste et il y a des différences de principes par rapport à l’ICOR. En plus, le KKE se croit toujours sorti de la cuisse de Jupiter, cultive son arrogance à l’encontre de l’ICOR et n’a pas réagi à l’invitation au séminaire de Lénine. Au vue du développement fasciste dans toujours plus de pays, c’est une attitude incompréhensible qu’il faut critiquer sérieusement.

Dans l’ICOR, nous sommes d’accord que les États-Unis sont toujours l’agresseur principal dans le monde, mais personne ne défend la collaboration avec des pays impérialistes qui ne sont plus socialiste depuis longtemps et exploitent leur propres ouvriers.

Récemment, la conférence internationale de partis et organisations marxistes-léninistes a eu lieu à Quito. Elle est aussi une plate-forme importante, qui a montre un grand intérêt pour le séminaire de Lénine et a une position claire par rapport à la guerre entre la Russie et l’Ukraine. J’espère que les camarades du MLKP et du PCR Argentine, qui, d'après ma connaissance, y ont participé, peuvent nous faire un rapport sur cet événement.

Le magazine Marksist Teori a organisé des séminaire théorique en Turquie et en Allemagne pour continuer le débat parmi les révolutionnaires.

Comme vous le savez, l’ILPS a terminé la collaboration pour la construction du Front Uni unilatéralement. Nous en avons informé et, comme décidé par la 4e Conférence mondiale d’ICOR, nous avons continuer le travail sans l’ILPS. Et nous avons réussi avec beaucoup de succès.

Le parti Communiste des Philippines rapporte une pression militaire forte et l’assassinat de cadres dirigeants dans ses publications. Il a aussi organisé deux séminaires théoriques, auxquels différents partis d’ICOR ont participé.

Le 2 juillet, le CPI (Maoist) Inde a publié un interview fondamental de son porte-parole Amrut. Selon ce interview, ils adhèrent à la guerre populaire de longue durée et arrivent à la qualification qu’ils se trouvent actuellement dans la défensive stratégique. 700 000 forces armées sont déployé contre eux et agissent de manière brutale et contre-révolutionaire. Et leur nombre augmente. Ceci est lié à des programmes sociales suivant le principe de la carotte et du bâton. Il n’y a pas de zones libérés, mais des domaines de base dans des zones guérilla particuliers. Selon l’interview, l’objectif de l’opération Kagaar est l’extermination de la direction du mouvement maoïste dans le délai de trois ans. Les camarades qualifient l’Inde sous Modi comme fascisme Brahmanen-Hindutva / bourgeoise de compradores / fascisme féodal qui poursuit une politique pro-impérialiste de manière plus agressive. Mais ils voient aussi l’expansionnisme indien à l’encontre du Népal, du Sri Lanka et du Myanmar.

La lutte de libération kurde mène une guerre de défense héroïque. Depuis l’accord entre Erdogan et le gouvernement irakien et la direction du PDK à Erbil en avril 2024, l’armée turque attaque les kurdes brutalement au nord de l’Irak. En contrepartie pour laisser passer plus d’eau vers l’Euphrate et le Tigre et du soutien économique, la Turquie a eu permission de construire deux bases militaires conjointes avec le militaire irakien au Bagdad et dans les environs de Mossul. Deux commandants dirigeants de la guérilla ont été assassiné. Le porte-parole du PKK, Karasu, rapporte que la Turquie n’attaque désormais pas seulement du Nord mais aussi du Sud. Nous devrions faire un effort pour renforcer le lien avec l’ICOR à nouveau. Le projet de la construction d’un hôpital au Gaza peut certainement profiter des expériences des brigades d’ICOR à Kobane.

En général, nous voyons une situation internationale changeant beaucoup, où de nouveaux groupements marxistes-léninistes émergent en masse, comme aux États-Unis et en Chine.

Cher.è.s camarades !

Dans les tempêtes de ce temps, l’unité interne, la liaison avec les ouvriers et masses populaires en lutte et son travail d’organisation coordonnée sont le garant de la croissance de l’ICOR.

« Centenaire de Lénine – pour nous, les organisations d’ICOR, c’est un appel et une obligation à un dynamisme optimiste », c’est ce que nous avons écrit au début de l’année dans notre résolution pour l’année de Lénine. Dans aucune période de trois ans depuis sa fondation, l’ICOR a fait face à des défis comme dans les dernières années. La propension générale du système impérialiste à produire des crises, le danger augmentant dans tous les foyers de guerre du monde et le danger fasciste intensifié dans beaucoup de pays résultent dans des débats très intensifs et aussi controversés dans le mouvement révolutionnaire mondial et ces courants différents. Tout développement nouveau doit être analysé, chaque décision pratique de la lutte et de la solidarité doit être pris des points de vue stratégique et tactique, il faut se battre pour tout élargissement du potentiel d’alliance. Ce n’est pas automatique. L’ICOR n’a esquivé aucune question, sachant que toute unification que nous réussissons aujourd’hui doit être obtenue de haute lutte, mais constitue aussi un investissement dans l’avenir. La lutte la plus forte contre les foyers de guerre est actuellement la solidarité avec la lutte de libération palestinienne contre le génocide commis par le gouvernement sioniste israélien. Ce mouvement doit et sera renforcé par nous avec détermination. Pour cette raison nous avons consacrée une soirée spéciale à ce sujet au cours des prochains jours.

Dans tous les débats compliqués, soit relatif au demandes d’adhérence, aux résolutions, des projets d’ICOR, c’était d’une importance fondamentale que l’ICOR adhère à ses fondements et principes qui assurent une culture de débat prolétarienne, un travail sur un pied d’égalité et l’indépendance financière. Le plus complexe que deviennent les questions, le plus controversé se déroule évidemment le débat, le plus important devient la haute école de la culture de débat prolétarienne. Moi, personnellement, je suis d’avis que cette question – dans le contenu et dans la méthode – deviendra la question clé de cette 5e Conférence mondiale. Parce que les thèmes brûlantes de notre époque ne peuvent jamais être clarifiée en les voyant de manière tout blanc ou tout noire, mais seulement de manière différenciée. Ceci exige une haute maîtrise de la méthode dialectique mais aussi in respect mutuel et de la confiance, la solidarité et une unité étroite contre les ennemies de l’ICOR.

Dans ce contexte, nous devons certainement aussi prendre position à l’égard des soi-disant « Polémiques » de quelques camarades dirigeants du parti d’ICOR CPI (ML) Red Star. Beaucoup d’entre vous ont déjà pris position dans ce débat, dans lequel ce sont principalement les principes de l’ICOR, l’ICC et le MLPD et moi comme coordinatrice principale qui sont attaqués. Vous avez tous reçu les réponses à la « Polémique... » d’un parti d’ICOR de l’ICC et du MLPD et vous les avez certainement étudiées. Nous allons discuter de manière objective et franche de cette problématique ici, prendre position et en tirer des conclusions. À cet égard en particulier, notre culture de débat prolétarienne, qui se caractérise par l’adhérence aux principes et l’objectivité, sera exigée. J’aimerais souligner à nouveau que chacun d’entre vous peut lire tous les documents pertinents à ce débat s’il le souhaite.

Chèr.e.s camarades,

pour faire face à la totalité des défis de ce temps, l’ICOR, notre coordination et coopération doivent atteindre une nouvelle quantité et qualité. Dans la coopération qui se réfère aux processus et tâches de lutte communes et dans la coordination de campagnes et projets de construction de longue durée.

Dans son intervention d’impulsion pour le séminaire de Lénine le camarade M.B. Singh du NCP Mashal, qui, avec son âge de 90 ans, peut être considéré notre doyen d’âge dit : « Nous sommes convaincus que cette grande armée, les principes d’organisation que Lénine nous a laissé, ne nous rendrons pas seulement capable de renforcer le mouvement communiste, mais aussi de rétablir le système socialiste perdu dans le monde et d’en faire un ordre mondial couronnée de succès. » (NCP (Mashal), MB Singh Lénine et la construction du parti, Népal, 30 août 2024)

Cette pensée est une ligne directrice excellente pour les consultations devant nous. Prolétaires de tous les pays, unissez-vous ! Prolétaires de tous les pays et peuples opprimés, unissez-vous ! En avant avec l’ICOR, en avant vers le socialisme !

Chèr.e.s camarades,

je vous remercie pour votre attention prolongée et je déclare la 5e Conférence mondiale de l’ICOR ouverte.

1 Ces chiffres et les suivants selon des analyses de GSA e.V.

2Sipri, CEM

3 Argentinien, China, Indien, Indonesien, Italien, Japan, Russland, Saudi Arabien, Türkei

4Statistik der GSA

5 Lénine, Werke, t. 8, p. 423 (cité dans Sammelband des Marxismus – Leninismus 1)

6https://anfdeutsch.com/kurdistan/guerilla-schlagt-in-heftanin-metina-und-zap-zu-43439 31/08/24

7Gülistan Tara et Hêro Bahadîn

8DDARYA FALL auf Pressenza am 24/08/24

9SPIEGEL online, Interview August 2024 mit Maheen Sultan, Dhaka